Henri Tsiang

Lao Zi, le retour …

Après le Bouddhisme et le Confucianisme,  voilà qu’en France le Taoïsme arrive en force. Si le Taoïsme est bien connu des sinologues, il l’est beaucoup moins pour la majorité de la population française. C’est que le Taoïsme ne peut pas être appréhendé par une démarche cartésienne et rationnelle. Comment définir une pensée qui consiste à faire le vide dans son esprit ? Comment comprendre une démarche où l’absence d’action est considérée comme le moyen le plus efficace pour arriver à ses fins? Comment tirer le fil d’Ariane d’un discours intérieur où la dialectique est absente ? Pourtant, comprendre la Chine et les chinois passe par cette étape indispensable d’effacer toutes les convictions que la culture et la civilisation occidentale ont enracinées chez l’Européen avant de s’y attaquer. Plus que le Bouddhisme et le Confucianisme, le Taoïsme reflètent la face invisible et indicible de « l’âme chinoise ».

Il est intéressant que c’est en France qu’à eu lieu, cette splendide exposition sur « La Voie du Tao » au Grand Palais, du 29 mars au 5 juillet 2010. Beaucoup de visiteurs ont été fascinés et perplexes face à ce qui peut sembler être une accumulation d’éléments apparemment sans relation. Les différents aspects du Taoïsme ainsi que les liens avec les autres composants de la civilisation chinoise dont évidemment le Bouddhisme et le Confucianisme qui en font partie, mais aussi le chamanisme, la médecine et la cosmologie, etc., n’en simplifient pas la compréhension.

Tout ce préambule est pour vous présenter une série d’articles dans un numéro spécial de la revue « Le Point » et intitulé « Lao-Tseu », le fondateur mythique du Taoïsme. Ils proposent une première introduction à différents aspects du Taoïsme. Ceux qui veulent approfondir la question pourront consulter des ouvrages plus spécialisés.

Parmi ceux-ci, je vous propose la lecture d’un ouvrage érudit et néanmoins lumineux de Cyrille Javary : « Les trois sagesses chinoises ». Cet auteur est surtout un remarquable conteur, spécialiste du Yi Jing et grand voyageur en Chine.

Toutes ces petites choses contribuent à une meilleure vision de la Chine et à une compréhension des différences culturelles (peut-on parler de diversité de valeurs ?) qui font que le monde n’est pas totalement formaté et uniforme.